Aucune association de femmes africaines immigrées en France n'était connue dans les années 70 car l'immigration africaine était quasiment masculine.
A partir de l'année 1975, les mesures restrictives d'entrée et de séjour prises par les gouvernements successifs ont eu pour effet la sédentarisation des travailleurs venus d'Afrique.
Dès ce moment-là s'enclenche un processus de regroupement familial, les hommes ayant choisi de faire venir en France femmes et enfants. Les cellules familiales recomposées et/ou naissantes devront rapidement faire face à plusieurs difficultés :
C'est dans ce contexte que des femmes militantes au sein des associations membres de la Fédération des Travailleurs d'Afrique Noire Immigrés (FETRANI), constituant son Collectif Femmes ont commencé à prendre conscience des spécificités liées à leur condition de femmes et de mères évoluant dans un environnement économique et culturel différent.
Les responsables de la Fétrani ont aussitôt appuyé l'initiative du collectif d'organiser la première rencontre entre femmes africaines et françaises. Cette manifestation eut pour cadre les locaux de la Maison des Travailleurs Immigrés (MTI) située au 46, rue de Montreuil 75011 Paris.
Etaient représentées lors de cette rencontre, des femmes africaines d'Ile de France, des Bouches ou Rhône, de Rhône Alpes et des assistantes sociales françaises. Ce fut le tout premier contact direct et une occasion de dialogue avec les travailleurs sociaux.
Les conclusions des travaux ont alors donné naissance à une entité organisée dénommée le Centre d'Echanges et de Rencontres des Femmes Africaines (CERFA), mais financièrement et structurellement dépendante de la FETRANI.
Entre 1981 et 1982 le CERFA s'était alors spécialisée dans l'accueil et l'alphabétisation des femmes sans qualification.
EVOLUTION DE LA RIFEN
A partir de 1985, le besoin d'avoir une structure de femmes pouvant réfléchir sur les outils d'analyse des problèmes spécifiques aux femmes s'est posé. C'est alors qu'est née la Rencontre Internationale des Femmes Noires (RIFEN), " Rencontre " en souvenir de la toute première mise en présence de ces femmes d'horizons et de cultures diverses.
L'importance des enjeux de l'immigration féminine exigeait une responsabilisation plus accrue des femmes dans la définition et la gestion de leurs activités propres. Aussi en mai 1990 la RIFEN est devenue une association ayant une capacité juridique officielle déclarée et reconnue par la FETRANI dont elle est demeurée membre.
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